Mes envies d'un jour et de toujours....
Ma référence:
Je l'ai dit, ici, et je le répète c'est grâce aux publicité de la Fnac, les annonces du festival d'Angoulème et les présentoirs super marketing de ma librairie, que j'ai connu Guy Delisle et ses chroniques. j'ai été bombardé par ce titre que je n'arrêtais pas de voir partout. Quelques temps après, je me retrouvais à vouloir le lire! eh oui le merchandising a fonctionné. Sauf que j'ai commencé par les chroniques birmanes, faute de trouver celles de Jérusalem en bibliothèque. Une belle découverte qui se poursuis avec cette lecture.
Résumé de l'éditeur:
Guy Delisle et sa famille s'installent pour une année à Jérusalem. Mais pas évident de se repérer dans cette ville aux multiples visages, animée par les passions et les conflits depuis près de 4 000 ans. Au détour d'une ruelle, à la sortie d'un lieu saint, à la terrasse d'un café, le dessinateur laisse éclater des questions fondamentales et nous fait découvrir un Jérusalem comme on ne l'a jamais vu.
Mon avis:
Depuis les chroniques Birmanes, je connais la formule. Cette fois, c'est à Jerusalem que la famille se retrouve. le petit louis a grandit et il maintenant une petite soeur. Entre sa gestion familiale, son travail et la vie d'expatrié..Guy livre et délivre une chronique touchante, chaleureuse, vive et poignante. le graphisme à la fois si précis et si dépouillé, met en valeur ce récit qui semble s'écrire tout seul. Il coule tant que j'imaginais presque son écriture toute aussi fluide , spontanée. Et pourtant, quel travail! je le félicite d'avoir pu nommer des réalités, dépeindre des situations critiques sans l'influence d'un parti qui serait trop évident. La complexité de ce pays, de sa situation géopolitique et culturelle, est frappante à chaque planche.
Cette capacité à mettre en évidence des détails qui résument des réalités qui pourraient à elle seule remplir des pages, le doit il à son oeil de dessinateur? à son regard de narrateur?
j'ai trouvé drôle sa description des changements de femmes de ménages. En quelques planches, il évoque les particularités qu'induisent les rapports/contacts avec une femme voilée, il nomme la réalité des colonies, les barrières culturelles/ religieuses et tout simplement la difficulté de trouver une bonne aide à domicile, de travailler à la maison etc...C'est un bon exemple des différents niveaux de lecture que l'on peut avoir pour la même scène. Ce qui m'a fait penser au film sorti récemment, Une séparation. j' en parle là.
Guy croise plusieurs personnages, certains avec qui il se lie d'amitié, d'autres resteront des connaissances mais tous lui apporteront matières à réflexion. Même dans des discussions aussi triviales que sur le trafic ou les soirées entre expatriés qui sont parfois les seuls points de rencontres.
Je suis admirative de sa détermination, de son ouverture envers tant de situations confrontantes. J'aime que ces chroniques me fassent réaliser que j'ai encore beaucoup à apprendre sur ce qui passe ici et là dans le monde et surtout qu'il ne faut rien assumer !
Les planches sont excellentes, le style de Delisle commence vraiment me rentrer dans la peau. Les dessins ont l'air simples mais je réalise de plus en plus les details qu'il y met.
Coté voyage, le lecteur est servie avec ces chroniques. Les quartiers sont dépeints à travers les planches et les ballades de Guy aux quatres coins de Jerusalem. Il essaie les attraits touristiques tout comme les différents coins politiquement chauds du pays pour en rendre compte. J'ai ainsi découvert le noeud gordien que représente la réalité des laisser passer pour Hebron entre autres.
Plus personnellement, cette lecture m'a bouleversé. Elle a suscité des émotions différentes et intenses. J'ai à la fois envie de visiter ce pays tout comme j'ai assez peur de voir certaines réalités de plus près!
Je conseille cet album que j'ai encore plus apprécié que les chroniques Birmanes. Je vais continuer à lire cet auteur :)